l'enfance, le retour

J'ai retrouvé des photos !!
Je suis contente, car il me semblait bien en avoir d'autres, et cela me pesait de ne pas les trouver...
c'est idiot, mais ne pas pouvoir retrouver ces souvenirs de mon enfance.... c'était comme quand on ne se rappele pas d'une chose importante, et qu'on cherche, et qu'on ne trouve pas...
ou comme quand on a perdu quelque chose auquel on tenait.























Le fait d'être loin d'abidjan, de ne pas pouvoir revivre de la même façon... comment dire... j'ai grandi d'une certaine façon, avec des habitudes, des odeurs, des paysages... et je vois mes enfants grandir.. et ils n'ont pas la même enfance... on ne partagera jamais cela. C'est déstabilisant des fois. Je suis étrangère à leurs habitudes, au petit monde de leur enfance....






















C'est comme si j'avais tout à apprendre, alors qu'étant adulte, et de plus, leur mère, je devrais savoir.
J'aimerais pouvoir leur faire vivre tout cela. Mais c'est impossible... Le temps a éfiloché mes souvenirs.... les distances ont définitivement séparés mes souvenirs de ma vie actuelle...
Il ne me reste que les photos...




















J'ai grandi à Marcory, Rue des Lagunes, au bord de la Lagune Ebrié. Un boy s'occupait de la tenue de la maison, un gardien, vaguement de la tenue de jardin (ça, ça dépend de son employeur, certains ne s'inquiète pas d'un jardin).... il était surtout là pour faire acte de présence.... Car une maison sans gardien est assuré d'être cambriolée... Déjà avec, c'est pas gagné, mais sans, autant laisser les portes ouvertes. Et aussi, il pouvait ouvrir le portail, et le refermer, en fermant à double tour le portail une fois la voiture rentrée.























J'allais à l'école à pied, souvent. je parle du primaire, bien sur. Car l'école de notre dame du plateau, comme son nom l'indique, elle était au plateau, cela n'aurait pas été envisageable.

















Pour aller au Cours Lamartine, l'école primaire, j'étais accompagnée par le boy, et nous passions par les pistes... routes défoncées, dont nous soulevions par nos pas une poussière ocre... à la saison sèche. A la saison des pluies, les routes se remplissait d'eau... il fallait éviter les trous, car comment savoir la profondeur ? il n'y avait pas de caniveau, l'eau s'écoulait n'importe ou...




















La saison des pluies, c'est une période que j'aimais beaucoup, malgré tout.... c'est vrai, cette pluie qui tombe, des fois si fort que un ou deux mètres dessous suffisent à vous tremper jusqu'aux os, c'est un brin désagréable si on n'est pas consentant.... mais ces orages, les orages tropicaux sont d'une beauté spectaculaire...























Depuis que je suis dans la région lyonnaise, je retrouve un peu ce genre de pluies... la première fois, j'ai été surprise... Par contre, la température ne change pas particulièrement sous prétexte qu'il pleut en Afrique, contrairement à en France.




















Cela laisse souvent perplexe les personnes qui n'ont jamais été à l'étranger de savoir qu'on a des domestiques en Afrique. D'abord, il faut savoir que si certaines personnes profitent outrageusement de leur statut d'employeur, et exploitent leur personnel, il y en a d'autres qui se comportent tout à fait correctement.






















Et puis, lorsqu'on garde quelqu'un à son service pendant un certain temps, des liens se nouent souvent.
Lorsque j'ai rencontré Marc, j'avais Anatole pour boy depuis quelques mois déjà.
Il m'a connu jeune fille célibataire, il a vu marc s'installer à l'appartement, il nous a vu nous marier.... puis il m'a vu enceinte, et est venu voir alexandre à la clinique le deuxième jour après sa naissance... Ce n'est pas rien dans une vie.... nous sommes toujours en contact. Fort heureusement, j'ai pu lui trouver une place, chez quelqu'un de très bien, avant mon départ. J'aurais été très inquiète si cela n'avait pas été le cas.





















Lorsque nous sommes arrivés à Abidjan, nous avions donc mitzou, notre char, et pollux, notre chien.
Mais nous avons eu aussi des poules, des lapins, des pigeons...
Après le décès de mitzou, nous avons eu plusieurs chats... il nous ait arrivés d'en avoir une bonne dizaine en même temps.






















Pollux, lui est parti de la maladie "du sommeil". il avait été piqué par des mouches "tsé tsé", et en fait de sommeil, il ne pouvait plus dormir correctement, nous l'avons soigné des années, avant qu'un soir trop afflaibi, il tombe aux pieds de papa, pour ne plus se relever.














Vanille, le caniche de maman, était encore petite lorsque c'est arrivé, mais je me rappele qu'elle était allé se coucher contre lui, comme pour montrer sa peine.
















C'était tristounet de voir partir un compagnon de mon enfance, bien qu'il fut à 4 pattes...



















L'été, nous rentrions en France.. Les premières années, maman avait un rituel avant de partir : elle rangeait tout dans des cantines... et quand je dis tout, c'était vraiment beaucoup de choses... tous les bibelots, les disques, les livres, des jouets... bref, on avait plusieurs cantines, qui étaient rangés dans la chambre d'amis, et qui attendaient une fois remplies, tranquillement notre retour...
Des voleurs bien informés auraient sans doute été ravis de l'aubaine !














Aller et venir entre deux continents me paraissait tout à fait naturel... comme nous ne venions en France que lorsqu'il faisait chaud, je ne me rendais pas compte du déroulement des saisons eu Europe..















Bien que les choses aient un peu changés, vu que le cours de la vie a considérablement augmenté en Afrique aussi, une chose est sure : là bas, pour un oui, pour un non, on faisait la fête.... Si quelqu'un connait laurence Crémoux... c'est elle, la jeune fille en robe à carreaux...




















L'été, en France, on faisait systématiquement le tour de toute la famille, véritable marathon, ou on chargeait et déchargeait la voiture à intervalles réguliers... ici, je suis sur les genoux de maman, à côté de Tante Zoé, mamie Suzanne, et ma grand mère.

















J'avais donc 80 ans d'écart avec mon arrière grand mère, et je pose ici (la brune aux cheveux longs) avec mes autres cousins cousines pour ses 90 ans.
L'éloignement a fait qu'au fil des ans, le contact se perde, de décès en divorce, d'obligations, en oubli... Je ne suis en contact direct avec aucun de mes cousins.





















C'est terrible de perdre contact ainsi petit à petit. En Afrique, comme la famille est loin, on s'en "fabrique" une, avec les personnes qu'on aime, nos ami(e)s... Me voilà sévèrement démunie.... Trop éloignée de ma famille au fur et à mesure que les années ont passés.... trop éloignée de mes ami(e)s qui sont presque tous partis d'Abidjan.... Heureusement y a le net !
















Je porte sur cette photo l'uniforme des lycées et collèges... pantalon et chemise kaki pour les garçons, haut blanc, et jupe bleue marine pour les filles.















J'ai détesté pendant longtemps ces couleurs... et puis, j'ai oublié... maintenant, j'ai de nouveau un pantalon bleu marine (même les pantalons, du bleu marine, j'en voulais pas !), et des hauts blancs...





















Ici, Vanille est dans les bras de Emmanuelle Génie.
En vrai caniche comme il se doit, Vanille estimait qu'être "déguisé" comme une poupée était tout à fait acceptable...























Traitée par tout son entourage comme la dernière arrivée de la famille... un peu comme le bébé.... elle avait des caprices de diva... et n'aura pas accepté au restaurant de boire comme les autres chiens dans un bol... c'était un verre qui lui fallait, et de préfèrence à pied !




















Vanille nous a quittés, elle aussi.... dans la semaine qui a suivi la naissance d'Alexandre.
















Les lapins, c'est rigolo... sauf quand ça mange les fils électriques !!!















Cette photo évoque des souvenirs... gustatifs !!!
c'est au restaurant "la pointe aux piments" qu'elle est prise.
en commençant par la droite : papa, mme zeitouni, tom, maman, mamie suzanne... et debout Germaine, l'hotesse des lieux.
C'est là que j'ai pris gout à la cuisine épicée... les accras, les beignets en tous genres, les crabes farcis..... hum...



















Ma cousine, Nalhalie est venue une fois. Elle n'a pas aimé. Rien ne lui a plu, ni la nourriture, ni les gens, ni le climat.
D'un tempérament trop replié sur sa petite personne pour aimer découvrir le monde....
























Mon arrière grand mère, fidèle à ses chats....























Cette photo date... mais je l'aime bien... elle a été prise en suisse... comme toute les petites filles, j'aimais me déguiser... un collier, un chapeau... la clop finie bien le tableau....